Prison à vie pour Amadé Ouérémi ?

Le procès de Amadé Ouéremi, considéré comme chef de milice burkinabé qui a régné illégalement dans le parc national du Mont Pékin, durant plusieurs années, a débuté, au palais de justice au Plateau. 



Devant le Tribunal pour les massacres de Duekoué de mars 2011 qui avait fait officiellement 265 morts recensées, Amadé Ourémi dont le procès entre dans sa 3ᵉ et dernière semaine devant le Tribunal criminel d'Abidjan sera situé sur son sort judiciaire les prochains jours.



Avant le verdict, le Procureur de la république a dans son réquisitoire hier mercredi affirmé qu'Amadé Ourémi est coupable des faits qui lui sont reprochés et a plaidé pour une condamnation à la prison à vie et à une amende de 100 millions de FCFA.


Ce réquisitoire du procureur de la république n'a pas échappé aux critiques de Rosine Aka, avocate du mis en cause.


Plaidant pour la cause de son client, Rosine Aka a souhaité que cette affaire du massacre de Duekoué soit traitée à la racine. Elle a fait savoir, fidèle à un exercice de défense, qu'au lieu de faire porter le chapeau à cet homme frêle, analphabète, il faut plutôt chercher les véritables responsables.


« En ma qualité d’avocate de l’accusé, je vais plaider la cause d’Amadé Ouérémi, dans ce procès qui se déroule devant la juridiction. Cette affaire doit être traitée à la racine, pour connaître les tenants et les aboutissants. Amadé Ouérémi était un mécanicien de vélo. Qui va se reconvertir en agriculteur. Il paie une portion de terre pour faire sa plantation. (…) Dans cette rébellion armée avec des armes lourdes, il sera approché par des chefs de guerre qui l’ont rassuré, l’ont mis en confiance. Il s’est associé à une armée de rebelles qui s’est installée dans l’Ouest de la Côte d’Ivoire. Amadé a eu gîte et couvert. Il a eu des tenues militaires et des armes. Il n’était pas militaire, à l’origine. Pourquoi lui a-t-on donné ces armes ? Dans ces photos que voici, que fait Amadé en tenue militaire aux côtés du commandant Losséni Fofana dit Loss ? Où a-t-il eu ses éléments militaires ? Où a-t-il eu ses armes. A-t-on montré des reçus de paiement de ces armes ? Amadé et ses prétendus hommes avaient des armes plus fortes que celles de l’armée de Côte d’Ivoire. Ils avaient des armes plus fortes que celles de la Force Licorne ou celles des Forces onusiennes ? Pourquoi veut-on porter ici le chapeau à cet homme frêle, analphabète, ce qui s’est passé comme atrocités ? Un seul homme peut-il commettre un génocide ? Un génocide est le fait d’une multitude de personnes. Il faut dénicher les responsables de la rébellion et les commanditaires tapis dans l’ombre. Dieu fait grâce, ceux-là n’échapperont pas, partout où il y a une justice. », a-t-elle martelé dans sa plaidoirie.

Pour l'avocate, ce qui s'est passé en mars 2011 à Duekoué est bel et bien un génocide même si au regard des rapports, n'étaient pas visés que les guéré mais tous ceux qui, baoulé, gouro ou djoula, pouvaient déranger les affaire d'Ouérémi qui apparemment agissait pour ses propres intérêts sans être le mandat d'autres, dans la zone.


« Il y a bel et bien eu génocide à Duékoué. J’en suis désolée. Toutes les victimes qui ont défilé ici en ont marre, elles pleurent. Toutes ces victimes ont besoin de justice. Ce procès m’a laissée sur ma faim, un goût d’inachevé comme bien d’autres personnes. Amadé dit qu’il a été trompé. Il a été instrumentalisé. Les victimes demeurent et les commanditaires demeurent. Amadé était bel et bien un élément de l’armée de Côte d’Ivoire. Amadé Ouérémi recevait bel et bien des ordres, des instructions. Dans votre sentence, vous en tiendrez compte. (…) Ces victimes sont tombées sous des idéaux de politiques véreux. Il y a nécessité qu’une rébellion ne prenne pas le pas sur un Etat de droit. », a-t-elle lâché.