« J’ai eu 12 enfants avec mon père. J’ai accouché de 6 bébés sur le lit de ma mère »

Les violences sexuelles contre les enfants sont une grave violation des droits de l'enfant. Pourtant, c'est une réalité mondiale à travers tous les pays et les groupes sociaux. Elles prennent la forme d'abus sexuels, de harcèlement , de viol ou d'exploitation sexuelle dans la prostitution ou la pornographie. Elles peuvent se produire à la maison, dans les institutions, à l'école, sur le lieu de travail, lors de voyages et de tourisme, dans les communautés


Severina Maria da Silva a vécu la pire des expériences, la pauvre gamine était l'objet sexuel de son papa. Elle a été sexuellement abusée par son père Severino Pedro de Andrade depuis l’âge de neuf ans. C’est au sein d’un environnement précaire en région brésilienne que la femme a subi les affres de l’inceste pendant une durée de 28 ans. Après avoir enduré tant d’années de monstruosité et mis au monde 12 enfants de son propre géniteur, elle a accompli une vengeance criminelle qui lui a valu d’être incarcérée.



Emprisonnée pour avoir été responsable du meurtre de son père
Comme le rapporte le Daily Mail, en 2005, Severina avait demandé à deux tueurs à gage d’éliminer son père, lequel a été poignardé jusqu’à ce que mort s’en suive.

Violée et battue pendant près de trois décennies, elle a fini par réagir dès qu’elle a réalisé que son tourmenteur avait son enfant de 11 ans en ligne de mire. En d’autres termes, l’enfant qui était à la fois sa fille et sa petite-fille.

Severina refusait que l’histoire se répète et a fini par être emprisonnée. Plus tard, elle a pu être libérée à la suite d’ une décision des procureurs.


Elle a donné naissance à 12 enfants
Il a été su à l’occasion de son audience, qu’elle avait donné naissance à 12 enfants, le premier ayant été mis au monde quand elle avait à peine 15 ans. De surcroît, le procureur Jose Edvaldo da Silva a déclaré au tribunal que Severina avait subi environ 5000 crimes, dont des viols, des agressions physiques et psychologiques.


Depuis l’âge de 9 ans, son supplice était d’autant plus douloureux que les abus étaient perpétrés avec le consentement de sa mère qui partageait le lit avec eux.

Plusieurs de ses enfants ont trouvé la mort. Le premier a succombé à la suite d’un manque de soins médicaux, de problèmes génétiques et de la violence de son père. Ce sont aujourd’hui, 5 enfants à avoir survécu à cet environnement délétère. Deux d’entre eux étant gravement handicapés.

La sœur du persécuteur s’est exprimée lors de l’audience en déclarant avoir été au courant de l’horreur que vivait Severina. Cependant, la famille avait peur d’arrêter le défunt. « C’était un homme très violent. Nous avions peur qu’il nous frappe ou même nous tue. Il l’avait déjà beaucoup battue » a expliqué Ota Maria da Concei, 86 ans.


Severina est épuisée sur le plan émotionnel. 
Après tout ce qu’elle a vécu, la femme désire retrouver sa mère et continuer sa vie. Tandis qu’elle cultive le souhait de renouer avec sa mère, elle déclare que sa vie « sera différente à partir de maintenant ».

Wedia Martins, une psychologe œuvrant pour un groupe local de défense des droits des femmes, s’est intéressée à l’affaire et a déclaré que « personne n’est autant victime de cela que Severina elle-même ».

Le cas de Severina est loin d’être isolé et n’est que la représentation de ce qui peut arriver dans les coulisses de nombreux foyers. Nous en voulons pour exemple, le cas d’un père qui après avoir violé ses petites filles pendant 4 ans, a pu échapper à la prison.

Conséquences et reconstruction psychologique après l’inceste
Hélène Romano, psychologue et membre du comité scientifique de l’AIVI, estime que les conséquences psychologiques de cet acte sont telles, que la victime est fragilisée au cours de chaque étape de sa vie. C’est ce que la spécialiste appelle le « génocide identitaire » et compare l’inceste à un « poison » qui pousse les victimes à vivre hors du temps. Un traumatisme qui peut durer toute une vie. L’inceste touchant directement la filiation, la problématique est d’autant plus posée.

Bien que ce soient des scénarios généralement perpétrés par des hommes, les femmes ne sont pas en reste. En témoigne l’histoire d’un garçon de 12 ans, violé par sa propre mère.