CORONAVIRUS : La grosse claque de Tiburce Koffi à Duncan, Aka Aouélé, Asalfo, Max Gradel...

Le 9 janvier 2020, la découverte d’un nouveau coronavirus a été annoncée officiellement par les autorités sanitaires chinoises et l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Toutefois, cette pandémie n'a pas épargné la Côte d'Ivoire. Le gouvernement ivoirien a pris des mesures en vue de lutter contre la propagation du virus où 9 cas sont déjà dénombrés.


Dans la nuit du 17 au 18 mars 2020, des passagers rentrés à l’aéroport d’Abidjan parmi lesquels le footballeur Max Alain Gradel, la famille de l’artiste Asalfo et les enfants du Ministre Adama Bictogo ont échappé au confinement annoncé à l’INJS, suscitant une grande indignation dans l’opinion.

Face à cette situation, Tiburce Koffi qui se trouve actuellement confiné dans un pays à l’étranger, a tenu à cracher ses vérités.

La Côte d'Ivoire officielle a-t-elle vraiment pris la pleine mesure de la menace Coronavirus ? La question peut-être posée. Trois exemples de lecture approximative de cette pandémie nous procurent en effet des inquiétudes concernant la perception que nos autorités ont de la situation. Passons outre le danger que constitua le maintien du MASA ; feignons d'ignorer la déclaration scandaleuse du Vice-président Kablan Duncan ("Jamais le Coronavirus ne rentrera en Côte d'Ivoire !") ; et ne retenons que le récent confinement raté des passagers en provenance de Paris, à l'INJS.

Pour nous autres qui sommes à l'étranger et qui vivons en réel "mode confinement" dans des cités ultra modernes qui ont pris en ce moment l'allure de villes fantômes, le scénario de l'INJS relève de l'impensable. Comment ? À ce stade de ce fléau où même l'ultra puissante Amérique grelotte, scrute l'avenir avec inquiétudes, arrête des dispositions fermes (auxquelles TOUS les citoyens, sans considération de classe sociale se soumettent), mon pays la Côte d'Ivoire s'offre le malheureux plaisir de soustraire des "autorités" (?), des intouchables de la république, à ces mesures édictées par le chef de l'État !

Et quelles autorités : un footballeur moyen, mais de renom facile, des enfants d'un chanteur chouchouté par la République, des membres de familles de collaborateurs du chef de l'État ! Tous sortis de l'aéroport sans aucun contrôle, et avec "l'insoutenable légèreté" des services de surveillance médicale des lieux. [UN ACTE D'INSUBORDINATION INACCEPTABLE] Et tout cela, au mépris des recommandations prescrites par le Président de la république ! Pis : aucune sanction pour nous donner des signes de l'indignation des autorités dirigeantes.
"J'ai peur pour mon pays"

Tout paraît normal. Un acte de si vaste et choquante corruption pourtant ! "On est où là ?", comme nous en aurions dit en d'autres temps. Le summum de ce scandale : le reste des passagers, bétail anonyme et négligeable, sera convoyé (déporté en fait) au sein d'un établissement démuni de tout moyen de faire le test de dépistage ! Pendant plus d'une dizaine d'heures, sans nourriture, sans aucune surveillance médicale. Je revois les images (à donner des frissons) de ces passagers, disposés sans aucun respect de la distance de sécurité nécessaire et prescrite par le Conseil de Sécurité présidé par le chef de l'État.

Et le ministre de la Santé, tout fragilisé parmi ces passagers en colère, sans aucune autorité, sans solution, attendant de ses supérieurs hiérarchiques des consignes salutaires qui le sortiraient de cette situation inconfortable. On sait la fin de l'histoire : chaque passager est rentré chez soi ! Sans contrôle. Avec tous les risques que nous pouvons imaginer : des gens probablement contaminés, et rentrant, tous, chez eux... avec le virus ! Seuls recours dans leur tête : la miséricorde d'Allah, le sang de Jésus - les bondieuseries de rigueur dans notre pays ! Allons.

Admettons-le sans réserve : la Côte d'Ivoire ne peut se targuer de n'avoir que 9 contaminés - un tel chiffre relève assurément du mauvais humour. On n'y fait pas de dépistage systématique ; il n'y a pas de mesures réelles de confinement. Transports en communs sales et délabrés (à l'exemple des gbaka, ces amas de ferrailles rouillées et mobiles) où s'entassent, chaque jour des milliers de démunis et de débrouillards sociaux ; bus de l'État bondés ; gares de transport en commun insalubres. Partout, la promiscuité à outrance, mille occasions de contamination au quotidien.

Oui, seul Dieu maintient ce peuple sur les jambes. Comme dans presque tous les pays d'Afrique. Neuf contaminés avez-vous dit, M le ministre de la Santé ? Non. Vous êtes certainement en deçà de la réalité. Oui, j'ai peur pour mon pays. Le réveil pourrait s'avérer brutal. Cauchemardesque. Tout tragiquement. Par manque de lecture opérante et prospective. Et surtout par déficit criant de rigueur.